[carnet de bord] 28 & 29 juillet


28 juillet

Levé 7 h 30 - quasi grasse mâtinée. café au café.
Décide de rester la journée dans la vallée de Thorsmörk et d'aller le soir planter la tente de l'autre côté, à Basar, pour partir au plus près demain matin.
Ballade cool en haut d'une petite montagne, le Valahnükur, d'où l'on surplombe les deux vallées. 360° intégral.



Rencontré deux botanistes anglais à la retraite qui passent 6 mois en Islande et recensent les problèmes d'érosion et de pousse des arbres.

Cliché n°7 avec eux.


Rencontré une fille solo qui a peur du loup. Il faut dire que le loup prend ici souvent l'aspect d'un viking hagard au sortir d'une marche qui le laisse affamé de désir, etc.

Dessin d'un bouleau pour les botanistes.



Déjeuner au resto, faut pas se priver, mais je ne mangerai pas ce soir.

Pliage de tente et déplacement vers Bazar. Remontée de la petite montagne, descente sur Langigadur, puis traversé de la Krossa.




Rencontré un québecquois et nous commentons les mérites comparés de nos tentes "big agnes" respectives.

Le camp de Basar est au milieu des arbres, bourré d'islandais en vacances. C'est plutôt une très bonne ambiance.


Bande son : I'm the boy de SERGE GAINSBOURG
A Basar, un des 3 campings de la vallée glaciaire de Thorsmork, des groupes de marcheurs, souvent des couples, rarement des solitaires, côtoient joyeusement des familles islandaises en vacances. Stella, islandaise androgyne s'amuse de mes dessins et prétend qu'elle ferait un bon modèle. Possible.

Au soir, dessins de 4 x 4. Je suis plutôt en forme là.


D'ailleurs, voir l'ensemble du Catalogue 4 x 4.

Dodo tôt alors même que, stupéfait, je viens de lire sur un panneau : Quiet hours from 2 A.M. to 7 : hours. Ça promet.


29 juillet

réveil 5 h 30 départ 6 h. Ça ne rigole pas on attaque le Fimmvörduhals.
Soleil d'enfer, rudes montées.
Vers 9 h, croisé 3 personnes dont mon clone juste avant le volcan (à moins que ça ne soit le contraire).


Bande son : Kashmir de LED ZEPPELIN
L'Eyjafjallajökull s'est réveillé en 2010. Des coulées de laves et de cendres se sont déversées en suivant deux ravins différents, coupant en deux la Laugavaudur. Le marcheur — et la marcheuse car ces pentes sont très courues par les deux sexes —, arpente donc désormais un sentier marqué dans une alternance de laves et de glace, au milieu des fumerolles. Allongé sur un lit de paillettes souffrées, il peut jouir également de la chaleur du volcan et accorder animalement sa respiration sur celle, syncopée, du ré-endormi.


Après le volcan, vers le col, un vent infernal. Arrivée à 11 h au refuge abandonné Baldvinsskalli, dégueulasse, mais protection contre le vent en tempête.
Lyo et c'est reparti. Le ciel est obscurci par la poussière de lave et cendres. On ne voit pas la mer pourtant en contrebas..
Longue descente le long de de la Skoga. Beaucoup de belles chutes.
Arrivée à Skogar à 14 h 30. 8 h 30 de marche.

Bande son : Quand j'aime une fois de RICHARD DESJARDINS
Au sortir du Fimmvörduhals, le col qui permet de passer de Thorsmork à Skogar, dans un vent violent et glacé — entre laves grumeleuses et névés congelés —, suivis de pentes déchaussantes, après neuf heures de marche, c'est une joie de découvrir Skogafoss. Maria et ses amis espagnols sont contents d'en avoir fini : "C'est plus dur que les chemins de St Jacques de Compostelle".
par Chantal Guilhonato, le cliché n°8, le 29 juillet 2012, au pied de la chute Skogafoss, à Skogar, terminus de la Laugavaudur
Skogar n'est même pas un bled, c'est juste un camp 2, 3 fermes et 2 hôtels. Qqs courses à 3 fois le prix dans un des hôtels. Tel à Cat au comptoir.
Sieste.
18 h ballade en direction de la mer.


Bande son : Ho Daddy de FLEETWOODMAC
A Skogar, dans la soirée lumineuse, j'ai voulu chercher la mer ; trop éloignée de la route n°1, je n'ai trouvé que des prairies fraîchement fauchées — alternés de vastes champs de cendres noires —, et le ronronnement familier d'un tracteur identique à ceux de la Mayenne ou du Cantal.

Dodo à 10 h claqué. D'ailleurs tout le monde dort tôt autour de moi, tout le monde est décalqué.