Une marche en Islande
14 juillet - 12 août 2012
14 juillet - 12 août 2012
Ce voyage n'est ni une aventure de l'extrême, ni une parenthèse introspective dans une vie perturbée. Sans appareil photo, sans web-mail-phone, sans livre et sans mp3, j'ai simplement cherché à vivre "l'ici et maintenant" en solitaire, à inventer une marche — au sens des inventeurs de grottes—, faux-naïf mais vrai-surpris.
Ce journal est surtout une mémoire pour le voyageur. Certains y trouveront quelques rares renseignements pratiques, quelques indications souvent gardées secrètes par les marcheurs initiés, en Islande ou ailleurs, mais surtout des incises nombreuses dont le marcheur espère qu'elles n'assommeront pas trop l'éventuel lecteur.
Ce carnet de notes est émaillé de musiques. Elles ont, en pensée, rythmé la marche.
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"The reality says more than 1000 pictures"
"Both Duchamp and Nabokov loved chess. It was the perfect model for an art whose appeal, as Duchamp liked to say, would no longer retinal but intellectual."
Entre la gare Montparnasse et la gare du Nord, un crochet, avec mon sac, à l'exposition du rouleau de "Sur la route" de Jack Kerouac, au musée des lettres, Bd St Germain à Paris. Quelle meilleure introduction au voyage ?
Je relève dans la présentation un passage expurgé des éditions du texte jusqu'à la dernière réédition chez Gallimard. Tout l'esprit beat est là présent.
Gare Eurolines à Gallieni. Embarquement pour Aalborg avec une bande de scouts du Havre qui vont à une concentr' au Danemark. Un chauffeur hors d'âge, plié en deux, qui tousse ses clopes, mais super conducteur.
Sur les routes belges, les lampes innombrables qui commencent à s'allumer passent du rouge indien irridescent au jaune parme luminescent.
Au petit matin, changement de bus à Hambourg. 1 heure de ballade dans la ville vide vide. Vue sur Summer Hambourg occupy.
Slogan publicitaire de la Smyril Line
Dans une revue d'art contemporain islandaise de 2009 feuilletée dans un café.
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14 juillet
Je fais un dessin mou du sac très mou de Kerouac. Quelle misère ! Je me demande si le sac est vrai tant il y a de copies d'objets présentées dans cette expo. |
Je relève dans la présentation un passage expurgé des éditions du texte jusqu'à la dernière réédition chez Gallimard. Tout l'esprit beat est là présent.
"Je les ai entendus ébranler leur lit à coups redoublés dans leur frénésie ; à ma stupéfaction, j'ai compris qu'ils étaient dirons-nous en train de se dévorer et que c'était une pratique courante entre eux. Il fallait avoir tiré cinq ans de taule pour se livrer à des extrémités aussi démentielles : Neal comprenait dans son corps les sources de toute béatitude ici-bas : suppliant aux portes mêmes de la matrice, il essayait d'y entrer une bonne fois pour toutes, de son vivant, avec, en plus, la libido effrénée et le tempo d'un vivant."Ça commence très chaud ce périple.
Gare Eurolines à Gallieni. Embarquement pour Aalborg avec une bande de scouts du Havre qui vont à une concentr' au Danemark. Un chauffeur hors d'âge, plié en deux, qui tousse ses clopes, mais super conducteur.
Sur les routes belges, les lampes innombrables qui commencent à s'allumer passent du rouge indien irridescent au jaune parme luminescent.
15 juillet
2 : 00. Montée de 8 scouts allemandes. On est tout à coup moins à l'aise dans l'espace des sièges ; mais, nuitamment, la jeune fille sur le siège à côté s'effondre sur mon épaule pour dormir. Elle a saisi l'infinie capacité d'accueil sur ma poitrine. Irrigation de douceur.
Etonnamment, cette figure se rapporte à celle d'un de mes clones — vous savez ce grand mec quasi chauve, avec des lunettes et une boucle d'oreille —, croisé à l'embarquement dans le ferry, qui portait sa fille dans ses bras.
Au petit matin, changement de bus à Hambourg. 1 heure de ballade dans la ville vide vide. Vue sur Summer Hambourg occupy.
J'ai décidé d'attendre à Aalborg une journée avant l'embarquement sur la ferry. Camping : grave arnaque financière (20 €). Ballade dans la ville mais comme on est dimanche, il n'y a personne. Les danois semblent vivre sur l'arrière de leur maison ou de leur petits immeubles, dans des petits jardins ou petites cours. Les fenêtres en façade sont toujours parées de plantes et de bougies. Tant de drapeaux danois sur chaque parcelle.
Malgré le peu de personnes, je suis plongé dans l'atmosphère de la série Borgen que j'ai regardé cet hiver à la télé.
Pâtes chinoises, lait, chocolat dodo 21 h
Nuit de 11 heures (après celle très perturbée du bus, ça semble normal)
Je prendrai le bus pour Hirshals à 13 h 30. D'ici là, dessin sur le port en évitant les averses. Rencontré Craig, le marin bricoleur.
Bande son : A question of time de DEPECHE MODE
Si je veux rencontrer plus de gens, il faut que je leur adresse la parole : "Parle au gens, marco, parle aux gens !"
13 h 30 : bus + train. Un pont ferroviaire est en réparation.
Hirshals : camping. Quand je dis au mec de la réception que je vais en Islande et qu'il voit mon mode routard, il me fait un prix. C'est une rencontre de vikings.
Ballade dans la ville. Retiré 500 DK. 16 h, mangé des filets de flétan avec des frites à la terrasse ensoleillé du café central, face à la mer.
Repérage au port pour ne pas être en retard à l'embarquement du ferry demain matin. Je m'aperçois qu'il faudra 3/4 d'h de marche pour aller du camping à l'embarcadère.
Malgré le peu de personnes, je suis plongé dans l'atmosphère de la série Borgen que j'ai regardé cet hiver à la télé.
Voir sur le site d'ARTE : http://www.arte.tv/fr/4317466.html
16 juillet
Nuit de 11 heures (après celle très perturbée du bus, ça semble normal)
Je prendrai le bus pour Hirshals à 13 h 30. D'ici là, dessin sur le port en évitant les averses. Rencontré Craig, le marin bricoleur.
Bande son : A question of time de DEPECHE MODE
Si je veux rencontrer plus de gens, il faut que je leur adresse la parole : "Parle au gens, marco, parle aux gens !"
13 h 30 : bus + train. Un pont ferroviaire est en réparation.
Hirshals : camping. Quand je dis au mec de la réception que je vais en Islande et qu'il voit mon mode routard, il me fait un prix. C'est une rencontre de vikings.
Ballade dans la ville. Retiré 500 DK. 16 h, mangé des filets de flétan avec des frites à la terrasse ensoleillé du café central, face à la mer.
Repérage au port pour ne pas être en retard à l'embarquement du ferry demain matin. Je m'aperçois qu'il faudra 3/4 d'h de marche pour aller du camping à l'embarcadère.
Observé l'incroyable chantier de réhabilitation de la plateforme pétrolière "Mærsk Giant" et la relève des équipes de travail avec leurs vêtements spécifique en fonction de leur corps de métier, le harassement de ceux qui ont travaillé et la décontraction de ceux qui vont travailler.
D'ailleurs je trouve sur ce journal danois des photos dont une est l'exact point de vue que j'ai observé.
Bente Poder |